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À travers cette page, vous aurez accès à l’ensemble des approches dont deux que j’ai élaborées (Hypnothérapie multiréférentielle ®, MAH®) ainsi que les autres outils dont je dispose, et qui me permettent de m’ajuster du mieux que je peux aux différents patients, sachant que l’ajustement, qui intègre l’alliance thérapeutique, est une caractéristique prédictive de « l’efficacité » thérapeutique.

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HISTOIRE DE L’HYPNOSE

Depuis son implantation en France, depuis son origine, l’hypnose n’a cessé d’éveiller des curiosités, voire des craintes, souvent fondées sur des représentations véhiculées par des formes « d’hypnose spectacle » (bateleurs de foire, télévision, etc.), où il semble que le sujet hypnotisé perde connaissance, faisant craindre ainsi des risques de manipulation et autres prises de pouvoir exercées par l’hypnotiseur sur l’hypnotisé.

Il est possible de dater l’hypnose, même s’il elle n’était alors pas désignée sous ce nom, à l’antiquité, notamment chez les grecs et chez les égyptiens, déjà désireux de modifier leur conscience. Les prêtres plongeaient ces derniers, quand ils étaient malades, pour les guérir, dans un état proche de celui de l’hypnose. On peut encore retrouver chez les chamans, des pratiques visant à provoquer un état de conscience modifiée, considérées comme indissociables de la guérison, état de conscience modifiée, que permettent par ailleurs aussi d’atteindre certains exercices de yoga. 

Au 16 siècle, Paracelse (1490-1541), médecin alchimiste évoque la notion de « sympathie magnétique », ou comment une relation soignant/soigné, par attirance réciproque, s’instaure afin de définir des objectifs communs de guérison, ce qui n’est pas sans nous rappeler « le rapport collaboratif » ou autre « alliance thérapeutique ». Ce médecin, précurseur de la théorie du magnétisme animal, avançait l’idée, certes saugrenue aujourd’hui, que chacun possède son magne, un fluide émané des astres et que ceux dont le magne est sain, sont susceptibles d’attirer ceux chez qui il ne l’est pas.

Néanmoins, ce n’est qu’au 18 siècle, avec le docteur Franz-Anton Mesmer (1734-1815), que l’on trouve les premières traces d’hypnose « scientifique ». Ce dernier dans la continuité de Paracelse, avance l’idée que dans le corps humain circule une énergie vitale, un fluide magnétique, qu’il nomme « magnétisme animal ». Du coup, Mesmer invoquant un déséquilibre de ce fluide dans l’organisme pour expliquer la maladie, pouvait aussi bien faire des passes avec ses mains ou avec un aimant sur les zones malades de ses patients, ou encore mettait des bouteilles magnétisées dans un bassin reliées par une tige en fer aux patients qui appliquaient ces bouteilles sur le lieu de la douleur, ce qui avait pour effet de les mettre en état de transe. Mesmer connut ses premiers succès à Vienne mais n’eut de cesse de susciter des enquêtes à son sujet et autres polémiques, ce qui l’amena à devoir quitter l’Autriche pour Paris, puis à migrer régulièrement vers d’autres pays d’Europe jusqu’à terminer sa carrière en Suisse où il y exerça (pratique, enseignement) jusqu’à sa mort.

Mesmer fit de nombreux disciples. Parmi eux, d’une part, un anglais, James Braid (1795-1860), qui s’intéressa à ses travaux en les reprenant. C’est ainsi, que ce dernier, se rendant compte à l’occasion d’une démonstration faite par un « mesmeriste » suisse, que les manifestations observables décrites par Mesmer, étaient davantage dues au pouvoir de suggestion de celui-ci qu’à un quelconque pouvoir de l’aimant, réfutant par là-même la théorie « fluidique ». Braid appela ce phénomène, en 1841, « hypnotism » débouchant sur une théorie neuro-physiologique de l’hypnose, induite par une fixation visuelle. D’autre part, un français, le marquis Armand de Puysegur (1751-1825), qui découvrit un état de sommeil profond, dit « somnambulisme magnétique », dans lequel il pouvait faire réaliser toutes sortes d’acte aux personnes hypnotisées (chanter, danser, etc.). Dans cet état, que l’on qualifierait aujourd’hui, de transe hypnotique, sans crise convulsive, il se rendit compte que les sujets hypnotisés mobilisaient des ressources personnelles susceptibles de les faire guérir ou de solutionner leurs propres problèmes. Il attribua lui aussi, finalement, cet état de transe à un fluide « principe vital, foyer de l’électricité », ce qui eut pour effet, à l’instar de Mesmer, de le marginaliser, pis, de le mettre au ban de la société des académiciens de l’époque.

Mesmer comme De Puysegur, avaient à leur manière, poser les bases de l’hypnose moderne. Le premier en pointant l’importance du lien thérapeutique soignant/soigné et le second en révélant la capacité des sujets à mobiliser des ressources personnelles latentes. 

Au même moment, en 1819, l’abbé Faria (1746-1819) s’opposa nettement à la théorie du fluide magnétique, la niant même, au profit de la suggestion directe, ou il apporta quelque chose de nouveau dans le sens où il parlait pendant la séance.

Au milieu du 19 siècle, Jean-Marie Charcot (1825-1893), après avoir assisté lors d’un spectacle d’un de music hall à l’hypnose aisée de spectateurs par un artiste, décida d’en étudier les phénomènes physiologiques, dans son école de la Salpétrière à Paris, notamment auprès des personnes hystériques, seules hypnotisables selon lui. Pour lui, l’hypnose s’apparentait à un état pathologique, une névrose hystérique artificielle avec trois états : léthargie, catalepsie et somnambulisme, qu’il appela « le grand hypnostisme ». Il ne croyait pas dans le pouvoir suggestif de l’hypnotiseur et souscrivit davantage au modèle fluidique et de la « métalloscopie » de Victor Burq (1823-1884) par laquelle, sous l’influence de Claude Bernard (1813-1878), il fut conduit à l’étude de l’hypnotisme.

A l’opposé de Charcot, son grand rival de l’époque, Hippolyte Bernheim (1837-1919), professeur à l’Université de Nancy, pour qui, au contraire, l’hypnose puise son déclenchement dans la suggestion verbale et son fonctionnement dans un mécanisme physiologique naturel. Il démontra l’inexactitude de la théorie de Charcot et traitait dans son service hospitalier toutes sortes de pathologies (sciatique, inflammation articulaire, eczéma, etc. ainsi que d’autres symptômes qu’il dénomme hystériques).

Freud, quant à lui, l’utilisa au départ (1886) en accompagnant d’une pression digitale sur le front du patient, une suggestion directive afin de faire réactiver des souvenirs au patient. Il prétendit délaisser l’hypnose (après 1896), après la découverte de l’inconscient, grâce à elle, au profit de la libre association des pensées, point de départ de la psychanalyse, méthode qu’il créa, parce qu’il jugeait l’hypnose trop mystique, trop inquisitrice, trop incisive, trop artificielle dans ses suggestions post-hypnotiques, à son sens, et que du coup, il n’était pas à l’aise avec. Mais finalement, ne l’utilisa t-il pas au-delà de sa période réflexive sur cet objet ? En effet, de l’hypnose, il conserva la position allongée du patient devant le psychanalyste, qui en elle-même favorise l’induction hypnotique à travers la présence suggestive et les attitudes de ce dernier, qui orientent, ainsi que les visualisations du sujet.

Du coup, après la mort de Charcot et son délaissement par Freud, la psychanalyse s’étant développée, l’hypnose tomba dans l’oubli jusqu’à la seconde guerre mondiale où elle revint en force dans le traitement des névroses de guerre.

Dans divers pays, après guerre, l’hypnose prit des voies quelques peu différentes. Ainsi, en Allemagne, avec le training autogène de Johanne Heinrich Schultz (1884-1970) professeur de neuropsychiatrie en Allemagne, apparut une forme d’hypnose prenant davantage la forme d’une relaxation où le sujet en se focalisant sur les sensations physiologiques (lourdeur, chaleur, etc.) des différentes parties de son corps, va induire un état d’auto hypnose. En Russie, du temps du soviétisme, des années 1920 à 1960, Ivan Petrovitch Pavlov (1849-1936), démystifie l’hypnose en la reliant à des bases physiologiques notamment à travers l’étude du système nerveux central. Un des confrères de Pavlov, Platonov, convaincu d’une part, de l’importance des mots dans le processus hypnotique, démontra, d’autre part, que sous hypnose, à renfort de création de réflexe conditionné, il est possible d’accélérer la cicatrisation d’une plaie et la coagulation du sang, en associant mots et métronome, en utilisant le métronome seul puis en évoquant simplement le métronome.

En France, un nom résonne, celui de Léon Chertok (1911-1991), psychiatre psychanalyste, qui œuvra beaucoup pour l’hypnose mais davantage sur fond de psychanalyse, à l’instar d’américains qui tentèrent une théorisation psychanalytique de l’hypnose en évoquant, en particulier, l’état de fusion hypnotiseur/hypnotisé et le mécanisme de transfert.

Enfin, il ne nous est pas possible d’évoquer l’hypnose sans aborder les travaux deMilton H. Erickson (1901-1980), « un thérapeute hors du commun » . Ce dernier ne conceptualisa pas l’hypnose ni ne définit ce qu’elle était, en revanche, il décrivit à quoi elle servait et comme s’en servir. L’hypnose d’Erikson se distingua résolument des autres formes d’hypnose faisant appel à des suggestions beaucoup plus directes. Il développa l’idée d’inconscient, mais un inconscient porteur de ressources, mobilisé lors de la transe hypnotique, et visant à faire rechercher, à développer chez le sujet, ses potentialités, bien souvent ignorées afin de lui faire ainsi trouver les solutions à son(es) problème(s) tout en utilisant ses croyances et son langage. Ainsi, « Le problème n’est pas d’essayer d’adapter la thérapie à une classification (diagnostique) particulière, mais de savoir quelles potentialités le patient vous révèle quant à sa capacité de faire ceci ou cela » .

L’hypnose acquit ses lettres de noblesse, à l’étranger, d’une part en Angleterre en 1955 où la « British Medical Association » approuva officiellement son emploi en psychothérapie, en médecine et en odontologie, d’autre part, en 1958, aux Etats-Unis, où l’ « American medical Association » la reconnut de la même manière. Elle est enseignée dans de nombreuses universités (USA, Angleterre, Canada…). En France, elle a été réintroduite, dans son berceau initial, à l’hôpital de la Salpetrière ou jadis Charcot l’utilisa, donc, auprès des hystériques, à travers la création du premier diplôme universitaire d’hypnose médicale, destiné exclusivement aux médecins. D’autres Diplômes universitaires se sont ensuite créés, mais un seul d’ Hypnothérapie, à Dijon, sous la responsabilité d’Antoine BIOY.